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Les voyages de De Gaulle aux Amériques: un défi à la puissance des Etats-Unis ?

Les voyages de De Gaulle aux Amériques: un défi à la puissance des Etats-Unis ?
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15 août 2009

le discours de Montréal (1967)

     A partir de 1963-1964, «convaincu qu'il recevra soutien et enthousiasme chez tous les opprimés du tiers monde et même de la planète» dans sa lutte contre la suprématie américaine, le général de Gaulle « s'aventure de plus en plus sur les chasses gardées des Etats-Unis».
    C'est le cas lorsqu'il se rend au Mexique en 1964, puis au Cambodge en 1966. A chaque voyage, il prononce des discours marqués par un net anti-hégémonisme américain. Ses allocutions sont des succès auprès des pays hôtes et de l'opinion française, qui approuve sa politique étrangère jusqu'en 1965-1966.
    Il adopte de nouveau cette attitude provocatrice au Canada, où il se rend du 23 au 26 juillet 1967, à l'invitation de Daniel Johnson, Premier ministre du Québec. Lors de son discours de Montréal, il rappelle les liens historiques de la France et de la province canadienne. Il «pose en termes d'autodétermination et d'indépendance le problème du devenir des francophones au sein de la fédération canadienne». Puis, il encourage le Québec à vivre sa propre «destinée». Il clôt son discours par son fameux : «Vive le Québec libre !». Mais, cette fois, l'élan anti-américain gaullien soulève de vives réactions.
[Jean-Pierre Rioux, De Gaulle, Paris: Liana Levi, 2000, p. 153 / Serge Berstein, La France de l'expansion. La République gaullienne, 1958-1969, Le Seuil, 1989, pp.258-259].

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15 août 2009

le voyage au Mexique (1964)

Dans le cadre du redéploiement de la diplomatie française opéré à partir de 1962, le général de Gaulle part à la conquête de l'hémisphère Sud. Ses voyages officiels le mènent en Afrique, en Asie. Il se rend aussi en Amérique Latine, à deux reprises en 1964. Ces voyages sont mal acceptés par les Etats-Unis : la Maison Blanche y voit une intrusion anti-atlantiste.

Mais, pour le Général, ces voyages sont légitimes, nécessaires. Ils répondent au rang que la France tient dans le monde, rang qui lui impose de chercher à être influente à l'échelle internationale en se démarquant de la politique des blocs. Ils permettent également de développer des liens avec les pays en voie de développement. Ils sont enfin l'occasion d'affirmer, non sans quelque morgue, l'anti-hégémonisme américain de De Gaulle et de garantir l'autonomie de la politique française par rapport au camp atlantique.

Dans cette logique, en mars 1963 le Général reçoit officiellement à Paris le président mexicain Adolfo Lopez Mateos (première visite officielle en France d'un chef d'Etat mexicain). Un an plus tard, il se rend lui-même au Mexique. À cette occasion, il lance un vibrant appel à l'association des destins de la France et du Mexique. Un second voyage, du 20 septembre au 16 octobre 1964, au cours duquel il fera un tour du sous-continent (Mexique, Venezuela, Colombie, Equateur, Bolivie, Chili, Argentine, Paraguay, Uruguay et Brésil), lui donnera l'occasion de renforcer les liens établis au printemps précédent. [Jean Lacouture, De Gaulle. Le Souverain. 1959-1970, Paris: Le Seuil, 1990, pp. 428-447.]


14 août 2009

la crise des fusées de Cuba (1962)

La guerre froide étant stabilisée en Europe depuis la construction du mur de Berlin, les lieux d'affrontement se déplacent sur les autres continents. La crise des fusées éclate à Cuba quand les avions espions américains détectent des travaux pour l'installation d'une base aérienne en avril 1962 ; en septembre, les services américains ont la conviction qu'il s'agit de rampes de lancement pour des missiles que l'URSS est en train de livrer à Fidel Castro. Après des hésitations, le gouvernement américain est persuadé que ce sont des missiles dotés de l'arme nucléaire qui menacent directement le territoire. Le 22 septembre, le président Kennedy déclare à la télévision qu'il met Cuba en quarantaine, et qu'il s'octroie le droit d'inspecter les bateaux à destination de la grande île. La tension est à son comble jusqu'au recul de l'URSS fin septembre qui accepte de retirer ses missiles...

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