le discours de Montréal (1967)
A partir de 1963-1964, «convaincu qu'il recevra soutien et enthousiasme chez tous les opprimés du tiers monde et même de la planète» dans sa lutte contre la suprématie américaine, le général de Gaulle « s'aventure de plus en plus sur les chasses gardées des Etats-Unis».
C'est le cas lorsqu'il se rend au Mexique en 1964, puis au Cambodge en 1966.
A chaque voyage, il prononce des discours marqués par un net anti-hégémonisme américain. Ses allocutions sont des succès auprès des pays hôtes et de l'opinion française, qui approuve sa politique étrangère jusqu'en 1965-1966.
Il adopte de nouveau cette attitude provocatrice au Canada, où il se rend du 23 au 26 juillet 1967, à l'invitation de Daniel Johnson, Premier ministre du Québec. Lors de son discours de Montréal, il rappelle les liens historiques de la France et de la province canadienne. Il «pose en termes d'autodétermination et d'indépendance le problème du devenir des francophones au sein de la fédération canadienne». Puis, il encourage le Québec à vivre sa propre «destinée». Il clôt son discours par son fameux : «Vive le Québec libre !». Mais, cette fois, l'élan anti-américain gaullien soulève de vives réactions.
[Jean-Pierre Rioux, De Gaulle, Paris: Liana Levi, 2000, p. 153 / Serge Berstein, La France de l'expansion. La République gaullienne, 1958-1969, Le Seuil, 1989, pp.258-259].